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El Capistrano
25 mars 2006

La petite étoile avortée

Chambre d'hôpital.
Une femme tremblante avorte d'une étoile
Et son âme est mourante.
Toute la galaxie se pose sur son cour.
Seule devant l'infini, elle pleure.
Vous qui avez un crucifix dans le coeur, ne jugez rien,
Que savez-vous de son malheur,
Des larmes qui coulent sur ses mains.
Chambre froide pour si grand coeur.
Vous qui avez si peu de coeur, ne jugez rien,
Que savez-vous de sa douleur, passez chemin.
Elle se parle à elle seule, cela la regarde
De se parler toute seule, elle se parle,
Elle va si loin en elle qu'elle touche le bout du ciel,
Qu'elle se donne au soleil jusqu'au bout de l'éveil.
Et la petite étoile avortée lui murmure à l'oreille
"Ne sois pas triste maman,
Tu me gardes en secret
Au fond de tes tourments.
Faut vivre maintenant,
Je me suis envolée
Dans d'autres galaxies
Et je te dis merci
Merci de me garder
En toi secrète pour l'éternité.
Ne les écoute pas,
Faut vivre maintenant.
Je t'aime".
Voici sales gens, ce que dit la petite étoile avortée
Au coeur de sa maman, elle parle du verbe AIMER.

Taisez-vous,
Cela ne vous concerne pas,
Cela ne vous regarde pas.
Que pouvez-vous comprendre,
Puisque juge vous guide,
Puisque vos coeurs sont vides.
Que savez-vous de sa douleur,
Gens de contre douceur,
Gens de foutre la peur,
Gens moralisateurs,
Crucifix dans le coeur,
Gens au cour mercenaire,
Gens au porte prière.
Avec vos droits et vos droitistes,
Vos religions, vos tiroirs-caisses,
Vos garde à vous, vos militaires,
Vos lois sectaires,
Emmerdeurs sur la terre.
Tous vos massacres autorisés pour innocents,
Mort à la guerre !
Pour enfants mourant de misère,
Toutes vos fausses aides humanitaires.
La bonne conscience se paie très cher.
Vous avez le droit de tuer des enfants nés.
Errantes ces mères, tous ces pères
Qui frappent leurs gosses sans se gêner.
Toutes vos écoles, vos cimetières,
Pour les museler vous savez faire,
Adultèrent et sûrs de vous.
Je sais, vous dites que je suis fou.
Mais regardez autour de vous,

Tous ces enfants de n’importe où,
Prostitués, déportés et tous les jours assassinés
Au nom de bombardements logiques
Pour la patrie et pour le fric,
Pour toutes les idées politiques
Au nom de Dieu, de tous ces flics.
Dieu lui-même n'a-t-il pas avorté son fils
Jusqu’à le conduire sur la croix ?
Tout cela me donne la nausée
Et j'en appelle au verbe AIMER.
J'écris sur le sable océan,

Et que mes mots granit,
Revaguent au coeur de tous ses gens
Des mots d'amour et sans dédites
Pour que demain tous les enfants,
Qu'ils viennent de naître ou qu’ils soient grands
Vous chantent en coeur à fleur de sang
Des mots bonheur infiniment,
Des mots Jura,
Des mots Cévennes,
Des mots Bretagne,
Des mots banlieue,
Des mots qui circulent dans nos veines,
Toutes nos tendresse à fleur de mots,
Des mots Brésil,
Des mots d’Afrique,
Des mots de n’importe où,
Des mots d’amour qui nous impliquent,
Des mots folie et porte-fous,
Des mots sans moi et des mots sans toi,
Mais des mots qui sont tellement nous,
Des mots sans mise en croix,
Et des mots sans mise à genou,
Des mots d'enfants quand ils inventent,
Des mots qui volent bien au-delà
Du temps, des années et des jours,
Sans écriture et sans parfait,
Des mots qui vont se faire l'amour
Et qui se savent moins parfaits.
Alors, gens de si peu de mots,
Ne jugez rien en cette femme
Ce que la morale condamne
C'est l'infinie tendresse des mots.
Je crie des mots d'enfants du monde,
Des mots soleil, des mots de l'ombre,
Des mots aux portes des prisons,
Des mots en milliards de prénoms
Des mots de nature, de grand fond,
Des mots qui vont et se défont,
Des mots d'amour sans illusion,
Des mots en milliards de prénoms...

Chambre d'hôpital.
Une femme tremblante avorte d'une étoile
Et son âme est mourante.
Toute la galaxie se pose sur son coeur,
Seule devant l'infini, elle pleure,
Elle pleure...
Elle pleure...

J.M. Le Bihan

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Commentaires
S
sans commentaire que ce texte si criant de verite de douleur mais surtout d,amour.Merci pour nous les femmes.SO
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