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El Capistrano
1 août 2006

Lettre ouverte à mon chien

Je sais que tu m'écoutes, je sais que tu m'entends,
Je sais c'est pas facile de se taire si souvent,
Et malgré tes silences, compagnon de fourrière,
Je sais à quoi tu penses, mon frère.

Nos espoirs mis en cage, nos idées au parking,

Notre résignation à genoux sur le ring,
Notre sécurité, nos peurs et nos sanglots,
Notre vivre à moitié, notre soleil à l'eau.

Nous sommes des milliers, nous serons des milliards,
Fatigués, entassés dans le même corbillard,
Criant "chacun pour soi" et piétinant les autres,
L'argent, ce vieux bourgeois se conduit en apôtre.

Nous sommes trahis par nous, notre coeur en silence,
Nos révoltes à l'égout et nos intolérances,
De discours en discours l'imbécile impotent,
Ameute la basse-cour et se croit important.

Nous acceptons, nous plions, nous sommes démunis,
Notre fausse opinion devient un alibi,
Au son de vieilles idées, l'avenir nous baptise,
Nos nerfs sont fatigués et nos luttes se brisent.
Pauvre révolution, car tout est comme avant,

Le travail au patron et les marches en avant,
Siècle du capital, la vie se paye comptant,
Nous sommes misérables mais nous faisons semblant.

Crier, pleurer, rire à mourir de joie,
Ou se taire simplement, vivre chacun pour soi,
Faut-il cacher en soi l'espoir des retrouvailles,
Sortir une dernière fois les fusils de la paille.

Compagnons de fourrière, ami de toutes les peines,
Nous gueulerons l’amour, nous briserons nos chaînes,
Au ciel de nos douleurs, tendresses emprisonnées,
Rien n’a plus de valeur que notre liberté.

Si tu veux.

Lyon juillet 1984

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Commentaires
P
Wow...ouf quel coup dans la gueule mon frère, je partage ton crie et uni ma vois à toi oiseau de bonne augure..! salutation lol paulhenridube.com
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